When I was 19, my aunt took me with her to New Jersey, in the US. Once we got there, she took me to another aunt, who ended up kicking me out a month later. Slightly confused, I jumped on a Greyhound bus to crash at a friend’s in Nebraska. At this point, I barely spoke English, so I couldn’t get a job right away. I called my mother to ask for some money to keep me afloat, but she gave me some tough love. All she said was “No. Figure it out.” It took me years to understand not only why she had done this, but also what a powerful life lesson this had been: if you want something, figure out how to get it.
I am not going to lie; it was tough, and the first weeks felt like hell. But as the proverb goes, “God doesn’t close the doors and the windows”. I finally landed a job at a burger joint, and then at another, and I started working ninety-hour weeks to save money for college. Ever since my aunt threw me out, I had never really entertained the idea of going back home to Senegal. Moving to the US was a once in a lifetime opportunity, and I didn’t want to disappoint the people who had invested in me like the aunt who brought me here. So, the least I could do was to show them that I was worth it.
My entire childhood had been that way: I chose the path that would make my mother proud. I was born in Dakar, Senegal, on the very same day my father passed away. So, from a very young age I felt like I had to be a good kid, the kind of kid who never did anything that could worry his mother. I steered clear of trouble and focused on school, soccer, and then basketball. Sports made me feel alive, but she wanted me to concentrate on my performance in school, so I did.
You see, in the US, things weren’t that different at first. I got my bachelor’s degree in computer science and worked a as a programmer and model at the same time. Truth is, I had the career I worked hard for, earned good money to help my family, but I wasn’t living my dream. For a long time, I had wanted to work in fitness, but I knew this wasn’t a path my family would easily support. I struggled so much with the idea of failing them by giving up on the job I fought so hard to get.
It took me eight years, but in the end, I quit. I just had to do what I loved, even if it meant that I would be making less money. At the beginning, this choice put a strain on the relationship with my family because I couldn’t send money home anymore. I made a three-year plan to develop my own brand of gyms, supplement and clothing lines. This is how Moduvated started. I now manage six successful Fitness Clubs in Cabo St Lucas, Mexico and decided to expand to Senegal in 2019. The funny thing is that people are now willing to pay me more than when I worked in IT. Before, I used to struggle to make it through an eight-hour workday but now, I constantly have a smile on my face and the long hours fly by. In the end, passion is a much more fulfilling driver than money.
In life, most of us get handed nothing, so we have to shape our own success. That said, many people work hard and never get opportunities, especially where I am from. For that reason, people tend to think that things are easier outside of Africa but the truth is, wherever you land, you have to focus your energy towards what you love and keep a strong mindset or nothing will happen for you. I am blessed to have grown up without a head start because I never took anything for granted.
Modu: “Si tu veux quelque chose, débrouille-toi”
Quand j’avais 19 ans, ma tante m’a emmené avec elle dans le New Jersey, aux États-Unis. Une fois là-bas, elle m’a conduit chez une autre tante, qui m’a jeté dehors un mois plus tard. Dans la confusion, j’ai sauté dans un bus Greyhound pour aller squatter chez un ami dans le Nebraska. Je parlais à peine anglais à l’époque alors je ne pouvais pas trouver de travail immédiatement. J’ai appelé ma mère pour lui demander de l’argent pour me maintenir à flot, mais elle m’a servi de l’amour vache. Elle m’a seulement dit : « Non. Débrouille-toi”. Il m’a fallu des années pour comprendre non seulement pourquoi elle avait fait ça, mais aussi quelle leçon de vie formidable ça avait été : si tu veux quelque chose, trouve un moyen de l’obtenir.
Je ne vais pas vous mentir, ça a été éprouvant, et les premières semaines ont été un véritable enfer. Mais comme dit le proverbe, “Dieu ne ferme pas les portes et les fenêtres”. J’ai finalement décroché un boulot dans un fast-food, puis dans un autre, et j’ai commencé à travailler quatre-vingt-dix heures par semaine pour économiser de l’argent pour aller à l’université. Après que ma tante m’ait jeté dehors, je n’ai jamais vraiment envisagé de rentrer au Sénégal. S’installer aux États-Unis était une opportunité exceptionnelle, et je ne voulais pas décevoir les gens qui avaient investi en moi, tels que ma tante qui m’avait amené ici. Le moins que je pouvais faire, c’était de leur montrer que j’en valais la peine.
En fait, toute mon enfance a été comme ça : J’ai tout fait pour que ma mère soit fière de moi. Je suis né à Dakar, au Sénégal, le jour même où mon père est décédé. Alors dès mon plus jeune âge, j’ai décidé que je serais un bon gamin, le genre qui ne fait jamais rien qui puisse inquiéter sa mère. J’ai évité les problèmes et je me suis consacré à l’école et au football, puis au basket-ball. Je me sentais en vie grâce au sport, mais ma mère voulait que je me concentre sur mes résultats scolaires, alors c’est ce que j’ai fait.
Au début, les choses n’étaient pas tellement différentes aux États-Unis. J’avais obtenu ma licence en informatique et je travaillais comme programmeur et mannequin en même temps. J’avais la carrière pour laquelle je m’étais donné énormément de peine et je gagnais un bon salaire qui me permettait d’aider ma famille. Mais la vérité c’est que ce n’étais pas mon rêve que je vivais. Je voulais faire carrière dans le monde du fitness depuis longtemps, mais je savais que ce n’était pas une voie que ma famille soutiendrait volontiers. J’ai beaucoup souffert à l’idée de les laisser tomber en abandonnant le métier pour lequel je m’étais tant battu.
Il m’a fallu huit ans, mais j’ai fini par démissionner. Je devais absolument faire ce que j’aimais, même si cela impliquait que je gagnerais moins d’argent. Au début, cette décision a mis ma relation avec ma famille à rude épreuve, car je ne pouvais plus leur envoyer d’argent. J’ai conçu un plan sur trois ans pour développer ma propre marque de salles de gym, de compléments alimentaires et de vêtements. C’est comme ça que Moduvated a commencé. Aujourd’hui, je gère six salles de gym à Cabo St Lucas, au Mexique, et je me suis étendu au Sénégal en 2019. Ce qui est drôle, c’est que les gens sont désormais prêts à me payer plus que lorsque je travaillais dans l’informatique. Avant, j’avais du mal à supporter une journée de travail de huit heures, mais maintenant, j’ai constamment le sourire aux lèvres et les longues heures défilent. En fin de compte, la passion est un moteur beaucoup plus gratifiant que l’argent.
Dans la vie, la plupart d’entre nous ne démarrons de rien, alors on doit se forger notre propre succès. Cela dit, beaucoup de gens travaillent dur et n’ont jamais d’opportunités, surtout là d’où je viens. Alors on a tendance à penser que tout est plus facile en dehors de l’Afrique. La vérité, c’est qu’où que vous vous soyez, vous devez concentrer votre énergie sur ce que vous aimez et faire preuve d’un état d’esprit solide, sinon vous n’arriverez à rien. Avoir grandi sans aucune longueur d’avance a été une chance, car cela m’a permis de ne jamais rien tenir pour acquis.